Rencontre provinciale de Taanayel 2024 – Appelés sous l’étendard du Christ
Environ 85 jésuites de la Province du Proche-Orient et du Maghreb, qui comprend l’Algérie, l’Égypte, l’Irak, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Syrie, la Terre Sainte et la Turquie, se sont réunis dans la Bekaa libanaise, au monastère de Taanayel, pour réécouter les appels et les défis de leurs pays. C’est au cœur de la spiritualité ignatienne de voir la réalité qui nous entoure, de bien écouter ses besoins, de la mettre dans notre prière, de discerner l’appel du Seigneur, de choisir et de décider ce qu’il faut faire selon “Sa volonté”.
Taanayel 2024 Provincial Meeting – Called under the Banner of Christ
Approximately 85 Jesuits from the Near East and Maghreb Province, which includes Algeria, Egypt, Iraq, Jordan, Lebanon, Morocco, Syria, the Holy Land and Turkey, gathered in the Lebanese Bekaa in the monastery of Taanayel to listen again to the calls and the challenges of their countries. It is at the heart of Ignatian spirituality to see the reality around us, to listen well to its needs, to put this in our prayer, to discern the call of the Lord, to choose and decide what to do according to “His will”.
اللقاء الإقليميّ تعنايل ٢٠٢٤ – مدعوّون تحت راية المسيح
إجتمع ما يُقارب ٨٥ يسوعيّ من إقليم الشرق الأدنى والمغرب العربيّ الّذي يضمّ: الجزائر ومصر والعراق والأردنّ ولبنان والمغرب وسوريا والأراضي المقدّسة وتركيا، في البقاع اللبنانيّ بدير تعنايل، ليُصغو من جديد إلى نداءات بلدانهم وتحدّياتها التي تمرّ بها. فمن صُلب الروحانيّة الإغناطيّة هي أن نرى الواقع من حولنا، ونسمع جيّدًا إلى احتياجاته، لنضع ذلك في صلاتنا، ونُميّز دعوة الربّ، فنختار ونُقرّر ما يتوجّب علينا فعله.
C’est en 1945 que mes premières racines ont poussées dans le milieu traditionnel lyonnais. Le terreau était celui de l’Externat Saint Joseph tenu par les Jésuites qui nous ouvraient à la dimension des missions de Chine et d’Afrique. Après deux années de philosophie puis de coopération en Mauritanie j’entrais au noviciat en 1968.
Ma deuxième “transplantation” a commencé en 1972 dans l’univers géographique et culturel du Tchad avec ses moments de terreur et de joies. La famine, la guerre et ses atrocités m’ont marqué : la torture d’un inconnu à laquelle j’ai été forcé d’assister, deux séjours en prison, les cris de prisonniers la nuit, la mort dans mes bras de mon gardien poignardé à l’estomac, un combat violent la nuit contre un voleur armé d’un couteau, ma fuite à cheval la peur au ventre pour quitter le pays sur ordre de l’Evêque… hantent encore mes cauchemars.
Mais la richesse des contes et de la culture dans laquelle ils s’inscrivaient m’avait ouvert l’esprit. Après avoir transcrit, traduit et analysé une centaine de contes arabes chantés et me suis aperçu que leur structure était commune à celle de l’Evangile selon Saint Matthieu. Mes racines se développaient bien dans cette culture, et ont enluminé les années de théologies.
En même temps, l’étude de l’arabe tchadien avec une équipe de six arabophones m’a passionné. En 1994 nous avons réalisé un dictionnaire, une grammaire avec la phonétique et la phonologie, une étude socio-historique et une méthode d’apprentissage de cette langue. Désormais épuisé en librairie le dictionnaire a été copié et diffusé par la S.I.L. (Société Internationale de Linguistique).
Ma troisième transplantation a eu lieu en 1998. Le père Kolvenbach me demandait d’aller à Ankara pour réinstaller la Compagnie, “tuiler avec les Assomptionnistes” qui quittaient le pays et apprendre la langue turque (“Une occasion m’avait-il dit qui ne se renouvellerait pas !”). Deux années furent nécessaires pour réhabiliter un vieux bâtiment en mettant la main à la pâte depuis les fondations à reprendre jusqu’au toit à recouvrir, et pour apprendre la langue à l’université où les élèves et les professeurs m’appelaient “mon oncle !”. Mais ma tâche principale était celle de curé au service de l’attachante communauté arménienne et d’une dizaine de catéchumènes qui avaient choisi la voie de l’Evangile… Pour eux j’ai traduit quelques ouvrages importants en turc.
En 2006, le Curé de Trabzon (Don Santoro) est tué par balles dans son église, le curé de Samsun (Pierre Brunissen) est poignardé et l’Evêque du diocèse Mgr Padovese était égorgé en 2010. Il n’y avait plus personne pour tenir les deux paroisses le long de la Mer Noire. En 2012, laissant Jean Marc Balhan et Alexis doucet à Ankara, J’ai donc été à Trabzon pour remettre en ordre l’immense monastère. L’assemblée chrétienne est alors passée de 8 à 60 personnes. Beaucoup d’amitiés se sont nouées avec les voisins, mais l’hostilité contre l’église s’est manisfestée : le cimetière chrétien rasé au bulldozer, tirs au pistolet à balles réelles dans les portes et les vitres, coktails molotov, jets de pierres). Plusieurs fois j’ai été convoqué au tribunal, obligé de défendre ma cause, tout seul et en langue turque.
En septembre 2018, je suis à l’infirmerie de Beyrouth. Finies, les activités de Curé et de travailleur manuel. Les doigts fonctionnant encore, j’ai tenté de contribuer au dialogue islamo-chrétien (Cf. Résonances coraniques d’un poème thérésien, 2020, éd. du Carmel), et ai terminé un commentaire sur l’évangile. Le récit de Matthieu épouse la structure archétypale du conte, mais son contenu révèle un Dieu qui partage la vie et l’espérance de l’humanité. Les universitaires qui désirent conjuguer foi et raison dans leur démarche personnelle spirituelle et ecclésiale pourront scruter cet évangile à l’aide d’un canevas linguistique cohérent qui est inscrit en eux et qui leur révèlera l’originalité surprenante du message matthéen.
Avec cela, la plante qui a été déracinée et transplantée quatre fois est maintenant mise au repos. C’est encore dans le terreau biblique qu’elle essaye de développer de nouvelles racines pour ne pas s’étioler.
Rencontre provinciale de Taanayel 2024 – Appelés sous l’étendard du Christ
Environ 85 jésuites de la Province du Proche-Orient et du Maghreb, qui comprend l’Algérie, l’Égypte, l’Irak, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Syrie, la Terre Sainte et la Turquie, se sont réunis dans la Bekaa libanaise, au monastère de Taanayel, pour réécouter les appels et les défis de leurs pays. C’est au cœur de la spiritualité ignatienne de voir la réalité qui nous entoure, de bien écouter ses besoins, de la mettre dans notre prière, de discerner l’appel du Seigneur, de choisir et de décider ce qu’il faut faire selon “Sa volonté”.
Taanayel 2024 Provincial Meeting – Called under the Banner of Christ
Approximately 85 Jesuits from the Near East and Maghreb Province, which includes Algeria, Egypt, Iraq, Jordan, Lebanon, Morocco, Syria, the Holy Land and Turkey, gathered in the Lebanese Bekaa in the monastery of Taanayel to listen again to the calls and the challenges of their countries. It is at the heart of Ignatian spirituality to see the reality around us, to listen well to its needs, to put this in our prayer, to discern the call of the Lord, to choose and decide what to do according to “His will”.
اللقاء الإقليميّ تعنايل ٢٠٢٤ – مدعوّون تحت راية المسيح
إجتمع ما يُقارب ٨٥ يسوعيّ من إقليم الشرق الأدنى والمغرب العربيّ الّذي يضمّ: الجزائر ومصر والعراق والأردنّ ولبنان والمغرب وسوريا والأراضي المقدّسة وتركيا، في البقاع اللبنانيّ بدير تعنايل، ليُصغو من جديد إلى نداءات بلدانهم وتحدّياتها التي تمرّ بها. فمن صُلب الروحانيّة الإغناطيّة هي أن نرى الواقع من حولنا، ونسمع جيّدًا إلى احتياجاته، لنضع ذلك في صلاتنا، ونُميّز دعوة الربّ، فنختار ونُقرّر ما يتوجّب علينا فعله.
“Développer et formuler l’ “être spirituel
J’enseigne à l’IER (Institut d’Education Religieuses) à Sakakini, Le Caire, aux étudiants de la deuxième année, la matière des « Sacrements ». Les locaux actuels de l’Institut, fondé en 1994 [quoique les tous débuts aient eu lieu au début des années 1970 dans d’autres lieux], se trouvent au quartier de Sakakini (à 3 Km de notre Collège jésuite de Faggalah), dans l’enceinte de l’église latine des Pères Comboniens.
Un Troisième An aux sources du Nil
J’arrivais à cette étape de ma vie avec un sentiment de gratitude et de confiance profonde envers le Seigneur. Je rendais grâce à Dieu pour ces 53 années de vie (depuis 1971), ces 27 années de vie religieuse (depuis 1997) et ces 12 années de sacerdoce. Comme le dit le psalmiste : « Que de merveilles le Seigneur fit pour nous ! Nous étions comblés de joie ! » (Ps 125, 3).
Formation des formateurs 2024
Pendant quatre jours, du 9 au 12 juillet 2024, nous nous sommes retrouvés, Jad Jabbour et moi, à Malte pour participer à une session de formation organisée pour les formateurs dans la Compagnie. Nous étions une bonne douzaine de jésuites en provenance de provinces d’Europe et de Proche Orient. Le thème de cette année « Towards a Healthy Jesuit Life » a attiré moins de personnes que celui de l’année dernière qui portait sur « Affectivity and Sexuality » !!!