J’enseigne à l’IER (Institut d’Education Religieuses) à Sakakini, Le Caire, aux étudiants de la deuxième année, la matière des « Sacrements ». Les locaux actuels de l’Institut, fondé en 1994 [quoique les tous débuts aient eu lieu au début des années 1970 dans d’autres lieux], se trouvent au quartier de Sakakini (à 3 Km de notre Collège jésuite de Faggalah), dans l’enceinte de l’église latine des Pères Comboniens. Cet Institut, qui est sous le patronage du conseil des Patriarches et Evêques catholiques d’Egypte, accueille des étudiants venant de toutes les paroisses catholiques, non seulement du Caire, mais aussi des villes proches (Suez, Ismaïlia, Fayoum). De nombreux orthodoxes profitent de cet enseignement dont ils apprennent l’ouverture et la méthode. L’Institut fonctionne les vendredis, tout au long de l’année universitaire, comprenant 12 à 13 semaines par semestre (de septembre à décembre et de février à mai). À noter qu’il y a 4 ans d’enseignement à l’Institut : trois années académiques et une quatrième année de pratique sur le terrain où les étudiants sont envoyés dans les paroisses pour s’exercer à devenir des catéchètes.
Depuis 2014, j’enseigne les sacrements et, suivant l’avis de la direction, avec mes collègues, nous avons introduit quelques heures, au premier semestre, sur l’Eglise dans le cadre de la théologie dogmatique. En plus de nos nombreux étudiants laïcs, la majorité des congrégations religieuses y envoient leurs novices ainsi que des séminaristes du séminaire copte catholique. Le corps professoral est composé de prêtres, religieux, religieuses et de laïcs qui ont suivi une bonne formation exigeante à savoir la « formation des formateurs ». Je trouve un grand plaisir à transmettre le savoir d’une génération à une autre, d’autant plus que les lieux de formation continue sont peu nombreux. Ainsi, notre formation, fiable, renforce les futurs catéchistes dans leurs paroisses respectives, afin qu’ils puissent, à leur tour, éduquer les nombreux enfants qui leur sont confiés, dans les multiples paroisses regroupant les sept rites catholiques, même si la majorité sont les coptes catholiques.
Dans les mêmes locaux de Sakakini se trouve l’ISSR (Institut Supérieur des Sciences Religieuses), une institution académique récemment affiliée, à l’ISSR – l’université Saint Joseph de Beyrouth, offrant une formation approfondie à ses étudiants désireux de poursuivre leurs études, mais également ouverte à un public plus large de l’Eglise d’Egypte. Notons, aussi, que les tous débuts ont eu lieu au début des années 1980 dans d’autres lieux, ailleurs que les locaux actuels.
Depuis 5 ans, j’enseigne la théologie spirituelle à l’ISSR. Sur un cycle de trois ans je traite successivement : « la croissance et le discernement spirituels », cours purement ignatien ; « les écoles spirituelles », mettant en avant l’évolution de la spiritualité non seulement historiquement mais aussi en dégageant les grandes lignes pour aider les étudiants à découvrir et à approfondir leur propre spiritualité, tout en s’ouvrant à d’autres courants spirituels ; enfin, un dernier cours, « l’amour divin » que je traite à partir de l’encyclique du Pape Benoît XVI « Dieu est amour », ainsi que de la lettre du pape François sur François de Sales « Tout est à l’amour ».
Avec toute l’équipe des deux instituts nous cherchons, en tant que formateurs, à favoriser et raffermir une formation à la foi chrétienne ; une foi communautaire, forte en Egypte, ainsi qu’une foi personnelle réfléchie et fidèle à la tradition qui caractérise l’Eglise.
C’est avec une passion que j’enseigne pour accompagner mes étudiants à développer et à formuler leur « être spirituel ».
Pr. Fawzi Nasri, S.J.